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Table ronde 2 : Entendre ou ne pas entendre l’instrument de musique patrimonial : enjeux et pratiques

Jeudi 06/04 - 9h30 - Centre Pompidou, petite salle

Jouer d’un instrument de musique et apprécier sa valeur sonore reste l’un des liens les plus évidents liant l’homme à la musique. Néanmoins, cette pratique peut se retrouver limitée, si ce n’est empêchée, pour les instruments appartenant aux collections nationales, protégés par des critères déontologiques forts visant à protéger leur intégrité physique et les valeurs immatérielles dont ils sont le support. Pourtant, la pratique des instruments reste fondamentale, que ce soit pour documenter les usages, préserver les savoir oraux, et comprendre leur évolution organologique. Dès lors, comment arbitrer entre les enjeux de préservation et les besoins de pratiques, tout autant indispensables à la valorisation des instruments? Quelles sont les techniques et les points de vue mis en place par les musées et les musicologues pour dépasser les limitations imposées par les règles de conservation préventive ? Comment s’affranchir des incompatibilités apparentes entre jeu historiquement informé et conservation pour que ces pratiques puissent être mutuellement bénéfiques ? Marguerite Jossic, chercheuse en acoustique au Musée de la musique, et François Picard, ethnomusicologue expert des pratiques musicales asiatiques, apporteront des éléments de réponses à ces différentes questions sous le prisme de leurs travaux de recherches.

Invité·e·s

Marguerite Jossic

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Physicienne et acousticienne de formation, elle a commencé par travailler sur la physique linéaire et non-linéaire des instruments de musique, ainsi que sur le contrôle actif de vibrations appliqué aux instruments à percussions. Depuis 2020, ses activités de recherche portent sur la conception et l'utilisation d'outils provenant de l'acoustique et de la mécanique, en vue de servir la conservation et la restauration de l'instrument de musique patrimonial. Ces recherches visent à révéler l'histoire matérielle des œuvres du Musée de la Musique et l'évolution, à travers l'histoire et les lieux d'exercice, des savoir-faire en facture instrumentale. Leurs applications directes concernent la conception de choix de restauration et de conservation pour les instruments de ces collections, particulièrement en ce qui concerne leur maintien en état de jeu.

François Picard

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Après une formation initiale combinant le théâtre, la flûte, le saxophone et la composition électroacoustique, il part à Shanghai étudier au conservatoire de musique des instruments traditionnels tels que le sheng, le xiao, le qin et le guanzi, tout en articulant ethnologie, histoire et analyse musicale. Sa thèse (1989), réalisée sous la direction de Iannis Xenakis, porte sur les relations entre les musiques de temple et les musiques profanes. Après quelques années comme producteur à Radio France, il est nommé en 1998 professeur d'ethnomusicologie analytique à l'Université Paris Sorbonne, où il a dirigé le DEA puis la mention Master de Musique et musicologie et co-dirigé l'équipe Patrimoines et Langages Musicaux. Il a été président de la Société française d'ethnomusicologie. Il a joué vingt ans au sein de l'ensemble XVIII-21 Le baroque nomade. Il a publié plus d'une trentaine de CD ainsi que trois livres : La Musique chinoise (You-feng 2003); Lexique des musiques d'Asie orientale (You-feng 2006); L'Incantation du patriarche Pu'an (Peeters 2012). Désormais émérite, il joue de la flûte xiao et de l'orgue à bouche sheng dans des occasions choisies et continue comme chercheur à l'Institut de recherche en musicologie IReMus UMR 8223.

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